dimanche 26 février 2017

LIVRE ET CINEMA /// CLAIR DE FEMME

 
CLAIR DE FEMME
Un livre et un film
 

Dans l'émission "La Grande Librairie" du 23 février 2017, Costa Gavras expliqua que nombre de ses films sont des adaptations de livres. Il ajouta que le seul qu'il transcrivit à l'écran sans modifications fut "Clair de Femme" de Romain Gary tant les dialogues lui avaient paru excellents et somme toute cinématographiques.

Clair de Femme n'est pas l'un des romans les plus connus de Romain Gary, et c'est regrettable.

Voici ci-dessous la chronique que j'avais faite en 2011.

JC Togrège
26/02/2017



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 Je viens de finir "Clair de Femme", très beau roman aux dialogues superbement ciselés entre deux personnages principaux, des "cabossés" de la vie, qui vivent chacun un drame (la perte d'un être cher) et tentent, le temps d'une rencontre, de continuer à vivre.

Dès que j'ai commencé cette lecture, le souvenir d'un film vu plusieurs décennies plus tôt a surgi de ma mémoire, alors que je pensais l'avoir complètement oublié. Il s'agit d'un film de Costa Gavras, qui porte le même nom "Clair de femme" et qui en est l'adaptation. Les acteurs en sont Romy Schneider et Yves Montand.

 
 Quelques extraits du roman :

  « Aimer est la seule richesse qui croît avec la prodigalité. Plus on donne et plus il vous reste"

J'ai également aimé les portraits de personnages :

  "Elle portait ses cheveux blancs très longs, jusqu'aux épaules, et je ne savais si c'était parce qu'elle pensait jeune ou parce qu'elle se souvenait déjà d'elle même. Les pommettes étaient hautes, saillantes, et les yeux noirs semblaient ainsi étrangement éloignés, coulés en profondeur, enfoncés dans leur royaume d'ombre; les sourcils très droits portaient au milieu une ride profonde comme un oiseau porte son corps"

 " Le nez était conséquent, méphistophélique, couvrant de superbes narines. Des yeux d'olives noires où se lisait  je ne sais quelle vieillesse de Casanova, et, par contraste avec l'anxiété du regard, le nez semblait se porter en avant comme pour chercher des secours..."

 
N'est-ce pas beau ? Il ne faut pas oublier non plus l'humour de Gary qui est présent dans tous ses romans, un humour par petites touches, au détour d’une phrase, pas du tout souligné, ce qui le rend d'autant plus intéressant. Cet humour sera amplifié et développé dans un autre beau roman "Gros-Câlin" signé sous le pseudonyme d'Emile Ajar.

  Gros Câlin, voilà une belle et grande surprise : un livre étonnant principalement par la narration. Il s'agit d'un homme qui pour tromper sa solitude adopte un python. C'est une fable sur la solitude qui règne dans nos grandes villes, avec un style hors du commun. Le personnage principal s'exprime dans un langage très curieux ; il ne s'exprime jamais directement mais par circonvolution, de la même manière que se meut le serpent. C'est un exercice brillant sur le langage et une manière nouvelle d'aborder des thèmes importants (la solitude, la difficulté de communiquer, la quête de l'amour, de l'affection...) 


(....)

  Sacré bonhomme que ce Gary !

Vous espérant de belles lectures,

JC Togrège
05/03/2011

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