vendredi 11 novembre 2016

LIVRE /// REPARER LES VIVANTS


REPARER LES VIVANTS
MAYLIS DE KERANGAL



Cela faisait un moment que ce roman m’avait été recommandé par une lectrice avertie. Le titre figurait sur ma LAL (liste « à lire ») qui a la fâcheuse tendance à s’allonger au fur et à mesure des émissions de la Grande Librairie. Comment faudrait-il faire pour  lire tout ce qu’on s’est promis de lire absolument ?

Et puis, un passage dans une librairie, et comme souvent, je suis ressorti avec un roman autre que celui pour lequel j’étais rentré.  Mais c’est bien cela la magie de ce type d’endroit merveilleux, ces lieux indispensables de vie et propices aux rencontres.
 

 « Réparer les vivants », en le résumant très brièvement et de façon incomplète, l’on pourrait dire que c’est le roman d’une transplantation cardiaque mais ce ne serait pas suffisant.

Simon Limbes, jeune garçon dynamique d’à peine 20 ans, fana de surf, a un très grave accident de voiture. Transporté en urgence à l’hôpital, il est très rapidement déclaré en état de mort cérébral.
 

 Mais son cœur continue à battre, l'auteur précisant « l’arrêt du cœur n’est plus le signe de la mort, c’est désormais l’abolition des fonctions cérébrales qui l’atteste. En d’autres termes : si je ne pense plus alors je ne suis plus. » 

La course à la montre commence alors pour l’équipe médicale et il faut d’abord l’autorisation de la famille. 

 Nous sommes alors plongés dans le chagrin des parents, Marianne et Sean, qui perdent un enfant. Ils vont devoir prendre très rapidement une décision grave :accepter ou non le don d’organes ! La force de l'auteur, c'est de ne pas raconter que ce drame car le pathos l'aurait emporté et la lecture en aurait été trop éprouvante, difficile, voire insoutenable. 

Maylis de Kerangal nous fait vivre aussi avec d’autres personnages, ce qui nous permet de ne pas rester uniquement dans la douleur des proches et de reprendre notre souffle  : Revol, le médecin en réanimation, Thomas l’infirmier, Claire en attente d’un cœur pour remplacer le sien pouvant rompre à tout moment, Lou la petite sœur, Juliette la petite amie et bien d’autres de l’équipe médicale.
Pour servir ce récit de vingt quatre heures, l'auteur utilise de très longues phrases aux mots justes, servies par une ponctuation permettant de respirer, tel ce cœur qui va sauver une autre vie.
J'avoue  simplement avoir été gêné parfois par l'utilisation de mots anglais en début de récit pour parler du surf.
 

 Un livre qui fait réfléchir sur la vie, le don d’organes, le travail des équipes médicales, un livre qui ne s’oublie pas. Un sujet difficile !

J’ai appris pendant ma lecture qu’une adaptation cinématographie venait d’en être faite par Katell Quillévéri avec entre autres Emmanuelle Seigner, Tahar Rahim, Anne Dorval, Bouli Lanners et Kool Shen. 

 Bonne et belle lecture

JC Togrège 
11/11/2016

Ajout du 08/11/2018 : Nous venons de voir le DVD et ce fut un grand moment de cinéma. C'est très bien filmé, joué avec sensibilité et intelligence au service d'un sujet difficile. 



 

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