lundi 14 novembre 2016

LIVRE /// UN FAUTEUIL SUR LA SEINE D'AMIN MAALOUF


UN FAUTEUIL SUR LA SEINE
Quatre siècles d’histoire de France
AMIN MAALOUF

 Amin Maalouf a été élu à l’académie française en 2011, au 29ème fauteuil, suite au décès de Claude Lévi-Strauss. Comme il se doit, il fit l’éloge de son prédécesseur, devant l’assemblée des académiciens. Cela aurait pu s’arrêter là.
 
Il lui vint alors l’idée d’écrire un livre recensant tous ceux qui furent titulaires avant lui de ce 29ème fauteuil, et ce depuis 1634. Parmi ceux-là, certains sont restés très connus et d’autres ne sont pas passés à la postérité
 
.Jugez-en vous-même par la liste des 18 académiciens qui l’ont précédé : Pierre Bardin, Nicolas Bourbon, François-Henri Salomon de Virelade, Philippe Quinault, François de Callières, André Hercule cardinal de Fleury, Paul d’Albert cardinal de Luynes, Jean-Pierre Claris de Florian, Jean-François Cailhava, Joseph Michaud, Pierre Flourens, Claude Bernard, Ernest Renan, Paul Challemel-Lacour, Gabriel Hanotaux, André Siegfried, Henry de Montherlant et Claude Lévi-Strauss.
 
Alors combien en connaissez-vous ?
 
La bonne idée de l’écrivain, ce n’est pas seulement de raconter leur vie, mais en même temps de nous raconter l’histoire de France. A travers des anecdotes savoureuses, le récit du parcours de tous ces hommes (pas de femme, la 1ère à y être élue sera Marguerite Yourcenar en 1980 au fauteuil n°3 !), nous parcourons les siècles. 


Avoir mêlé ces deux aspects en fait un livre passionnant et d’une grande érudition. D’abord, cela remet à la lumière des personnalités oubliées alors que certaines ont joué un rôle non négligeable, et puis cela en fait un roman historique où l’on apprend ou réapprend plein de choses, de l’Edit de Nantes en passant par la révolution, la Commune jusqu’au début de l’anesthésie en médecine.
Il s’y ajoute le plaisir de la langue classique très fluide d’Amin Maalouf.

 
J’ai bien aimé les titres des chapitres qui commencent tous par « celui qui ». Quelques exemples : « celui qui n’aimait écrire qu’en latin », « celui qui murmurait à l’oreille du roi », « celui qui n’aimait pas son prédécesseur » etc.

 
Entreprenant le rangement de romans anciens provenant de la bibliothèque de mon grand-père maternel,  j’y ai eu la surprise de voir apparaître certains titres cités dans l’ouvrage :  « les Bestiaires  » de Montherlant (que je ne lirai probablement pas car à la gloire de la tauromachie !), « Vie de Jésus » d’Ernest Renan qui fit scandale à l’époque car il avait osé appelé Jésus « un homme ».

 
Extrait « ... plutôt que de me laisser influencer par la gloire d’un Montherlant ou par l’obscurité d’un Cailhava, il fallait que je voie en chacun des titulaires successifs le témoin précieux et éphémère d’une histoire qui le dépasse, et nous dépasse tous. Une histoire en dix-huit segments, pourrait-on dire, ou une traversée des siècles en dix-huit étapes, chacun en compagnie d’un « promeneur » différent.
 
 
Bonne et belle lecture
 
PS Merci à Michelle de m’avoir prêté ce livre.

 

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