UN FAUTEUIL SUR LA SEINE
Quatre siècles d’histoire de France
AMIN MAALOUF
Quatre siècles d’histoire de France
AMIN MAALOUF
Il lui vint alors l’idée d’écrire un livre recensant
tous ceux qui furent titulaires avant lui de ce 29ème fauteuil, et ce depuis
1634. Parmi ceux-là, certains sont restés très connus et d’autres ne sont pas
passés à la postérité
.Jugez-en vous-même par la liste des 18 académiciens
qui l’ont précédé : Pierre Bardin, Nicolas Bourbon, François-Henri Salomon
de Virelade, Philippe Quinault, François de Callières, André Hercule cardinal
de Fleury, Paul d’Albert cardinal de Luynes, Jean-Pierre Claris de Florian,
Jean-François Cailhava, Joseph Michaud, Pierre Flourens, Claude Bernard, Ernest
Renan, Paul Challemel-Lacour, Gabriel Hanotaux, André Siegfried, Henry de
Montherlant et Claude Lévi-Strauss.
Alors combien en connaissez-vous ?
La bonne idée de l’écrivain, ce n’est pas seulement de
raconter leur vie, mais en même temps de nous raconter l’histoire de France. A
travers des anecdotes savoureuses, le récit du parcours de tous ces hommes (pas
de femme, la 1ère à y être élue sera Marguerite Yourcenar en 1980 au fauteuil
n°3 !), nous parcourons les siècles.
Avoir mêlé ces deux aspects en fait un livre passionnant et d’une grande érudition. D’abord, cela remet à la lumière des personnalités oubliées alors que certaines ont joué un rôle non négligeable, et puis cela en fait un roman historique où l’on apprend ou réapprend plein de choses, de l’Edit de Nantes en passant par la révolution, la Commune jusqu’au début de l’anesthésie en médecine.
Il s’y ajoute le plaisir de la langue classique très fluide d’Amin Maalouf.
J’ai bien aimé les titres des chapitres qui commencent
tous par « celui qui ». Quelques exemples : « celui qui n’aimait
écrire qu’en latin », « celui qui murmurait à l’oreille du roi »,
« celui qui n’aimait pas son prédécesseur » etc.
Entreprenant le rangement de romans anciens provenant
de la bibliothèque de mon grand-père maternel,
j’y ai eu la surprise de voir apparaître certains titres cités dans l’ouvrage :
« les Bestiaires » de Montherlant
(que je ne lirai probablement pas car à la gloire de la tauromachie !), « Vie de
Jésus » d’Ernest Renan qui fit scandale à l’époque car il avait osé appelé
Jésus « un homme ».
Extrait « ... plutôt
que de me laisser influencer par la gloire d’un Montherlant ou par l’obscurité
d’un Cailhava, il fallait que je voie en chacun des titulaires successifs le
témoin précieux et éphémère d’une histoire qui le dépasse, et nous dépasse
tous. Une histoire en dix-huit segments, pourrait-on dire, ou une traversée des
siècles en dix-huit étapes, chacun en compagnie d’un « promeneur »
différent.
Bonne et belle lecture
PS Merci à Michelle de m’avoir prêté ce livre.
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