LES ECRIVAINS IRLANDAIS
La médiathèque de Bazancourt ayant mis à l’honneur l’Irlande
pour sa saison culturelle 2016/2017, je me suis tourné vers quelques auteurs
de ce pays.
Je me suis aperçu que, spontanément, très peu d’écrivains
irlandais me viennent à l’esprit ou alors j’avais oublié qu’ils étaient de
cette nationalité, tels Bram Stocker (Dracula) ou Jonathan Swift (les voyages
de Gulliver). L’on peut ajouter à ces noms Samuel Beckett, James Joyce et Oscar
Wilde à la renommée flatteuse et méritée.
Et vous, en connaissez-vous beaucoup ?
Après avoir relu Oscar Wilde dont j’apprécie beaucoup le style (j'en ai parlé dans mes chroniques précédentes), j’ai voulu me
tourner vers des auteurs plus contemporains et là je confesse mon inculture...
Alors j’aurais pu me lancer dans « Ulysse »
de James Joyce mais il a la réputation d’être abscons et je n’en ai pas eu le
courage.
Sempé (dessinateur dont j’adore l’humour et le trait de crayon) n’a
rien fait pour m’y encourager car l’un de ses dessins représente une bourgeoise
allongée sur un fauteuil qui déclame péremptoirement :
- Quand nous
sommes arrivés, j’ai dit aux enfants et à Jean-Robert :
« Qu’on me laisse tranquille. » Et j’ai repris Ulysse de Joyce que j’avais abandonné l’année dernière. Pareil : je n’ai rien compris. Les Chagrin-Bérard, les Tournevilles et les Bridoux sont venus dîner. Le livre trainait quelque part : tout le monde l’avait lu, ce qui tombait bien, ai-je dit, car j’avais besoin de certains éclaircissements.Une inquiétude telle est apparue sur les visages que j’ai eu le flair d’ajouter :« Quoique, la traduction est tellement mauvaise... » Tout le monde a été d’accord avec moi, l’atmosphère s’est détendue et nous avons dîné agréablement »
« Qu’on me laisse tranquille. » Et j’ai repris Ulysse de Joyce que j’avais abandonné l’année dernière. Pareil : je n’ai rien compris. Les Chagrin-Bérard, les Tournevilles et les Bridoux sont venus dîner. Le livre trainait quelque part : tout le monde l’avait lu, ce qui tombait bien, ai-je dit, car j’avais besoin de certains éclaircissements.Une inquiétude telle est apparue sur les visages que j’ai eu le flair d’ajouter :« Quoique, la traduction est tellement mauvaise... » Tout le monde a été d’accord avec moi, l’atmosphère s’est détendue et nous avons dîné agréablement »
Je verrai Joyce
plus tard, une fois que j’aurai fini
Proust...
J’ai découvert les nouvelles de Claire Keegan par son
recueil « A travers les champs bleus ».En peu de pages, elle sait nous intéresser à ses
personnages et à ses histoires qui se déroulent très souvent en Irlande, dans
le monde rural.
Le style est simple, agréable et fluide. Le récit déroule les faits sans
commentaires ou jugement, c’est au lecteur d’y réfléchir. Les personnages sont souvent dans
le malaise, comme englués dans un quotidien qui les a piégés. Certains
renoncent, quelques uns ont le courage de se libérer.
J’ai aimé aussi un roman court qu’elle a écrit « Les
trois lumières ». Une petite fille va découvrir l’affection en étant
hébergée quelque temps chez un couple de fermiers, le temps que sa mère termine
sa énième grossesse. Un monde nouveau mais provisoire va s’ouvrir à elle.
Extrait :
« Je me demande pourquoi mon père ment sur le
foin. Il a tendance à mentir sur des choses qui seraient bien si elles étaient
vraies. Quelque part, plus loin, quelqu'un a mis une tronçonneuse en marche et
elle vrombit là-bas un moment comme une grosse guêpe agressive. J'aimerais être
dehors, en train de travailler.
Je n'ai pas l'habitude de rester tranquille et je ne sais pas quoi faire de mes mains. Une partie de moi voudrait que mon père me laisse là pendant qu'une autre partie voudrait qu'il me ramène, vers ce que je connais.
Je suis dans une situation où je ne peux ni être ce que je suis toujours ni devenir ce que je pourrais être. »
Je n'ai pas l'habitude de rester tranquille et je ne sais pas quoi faire de mes mains. Une partie de moi voudrait que mon père me laisse là pendant qu'une autre partie voudrait qu'il me ramène, vers ce que je connais.
Je suis dans une situation où je ne peux ni être ce que je suis toujours ni devenir ce que je pourrais être. »
Bonne et belle lecture
06/12/2016
06/12/2016
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire