mardi 6 décembre 2016

LIVRE / LES ECRIVAINS IRLANDAIS


LES ECRIVAINS IRLANDAIS
 
 
La médiathèque de Bazancourt ayant mis à l’honneur l’Irlande pour sa saison culturelle 2016/2017, je me suis tourné vers quelques auteurs de ce pays.
 
Je me suis aperçu que, spontanément, très peu d’écrivains irlandais me viennent à l’esprit ou alors j’avais oublié qu’ils étaient de cette nationalité, tels Bram Stocker (Dracula) ou Jonathan Swift (les voyages de Gulliver). L’on peut ajouter à ces noms Samuel Beckett, James Joyce et Oscar Wilde à la renommée flatteuse et méritée.
 
Et vous, en connaissez-vous beaucoup ?
 
Après avoir relu Oscar Wilde dont j’apprécie beaucoup le style (j'en ai parlé dans mes chroniques précédentes), j’ai voulu me tourner vers des auteurs plus contemporains et là je confesse mon inculture...
 
Alors j’aurais pu me lancer dans « Ulysse » de James Joyce mais il a la réputation d’être abscons et je n’en ai pas eu le courage.
 
Sempé (dessinateur dont j’adore l’humour et le trait de crayon) n’a rien fait pour m’y encourager car l’un de ses dessins représente une bourgeoise allongée sur un fauteuil qui déclame  péremptoirement :
 
- Quand nous sommes arrivés, j’ai dit aux enfants et à Jean-Robert :
«  Qu’on me laisse tranquille. » Et j’ai repris Ulysse de Joyce que j’avais abandonné l’année dernière. Pareil : je n’ai rien compris. Les Chagrin-Bérard, les Tournevilles et les Bridoux sont venus dîner. Le livre trainait quelque part : tout le monde l’avait lu, ce qui tombait bien, ai-je dit, car j’avais besoin de certains éclaircissements.
Une inquiétude telle est apparue sur les visages que j’ai eu le flair d’ajouter :« Quoique, la traduction est tellement mauvaise... » Tout le monde a été d’accord avec moi, l’atmosphère s’est détendue et nous avons dîné agréablement »
 
Je  verrai Joyce  plus tard, une fois que j’aurai fini Proust...
 
J’ai découvert les nouvelles de Claire Keegan par son recueil « A travers les champs bleus ».En peu de pages, elle sait nous intéresser à ses personnages et à ses histoires qui se déroulent très souvent en Irlande, dans le monde rural.
 
Le style est simple, agréable et fluide. Le récit déroule les faits sans commentaires ou jugement, c’est au lecteur d’y réfléchir. Les personnages sont souvent dans le malaise, comme englués dans un quotidien qui les a piégés. Certains renoncent, quelques uns ont le courage de se libérer.
 
J’ai aimé aussi un roman court qu’elle a écrit « Les trois lumières ». Une petite fille va découvrir l’affection en étant hébergée quelque temps chez un couple de fermiers, le temps que sa mère termine sa énième grossesse. Un monde nouveau mais provisoire va s’ouvrir à elle.
 
Extrait :
 
« Je me demande pourquoi mon père ment sur le foin. Il a tendance à mentir sur des choses qui seraient bien si elles étaient vraies. Quelque part, plus loin, quelqu'un a mis une tronçonneuse en marche et elle vrombit là-bas un moment comme une grosse guêpe agressive. J'aimerais être dehors, en train de travailler.
Je n'ai pas l'habitude de rester tranquille et je ne sais pas quoi faire de mes mains. Une partie de moi voudrait que mon père me laisse là pendant qu'une autre partie voudrait qu'il me ramène, vers ce que je connais.
Je suis dans une situation où je ne peux ni être ce que je suis toujours ni devenir ce que je pourrais être.
 »
 
Bonne et belle lecture
06/12/2016
 

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